Je suis conteuse et à ce titre, depuis 25 ans je conte dans les bibliothèques - Isabelle Cardon

Publié le 29 Novembre 2021

Je suis conteuse et à ce titre, depuis 25 ans
je conte dans les bibliothèques

 

Si elle reste d’abord un lieu d’expression pour les écrivain(e)s, intellectuel(le)s, artistes & autres passeurs de sens opposé(e)s au passe sanitaire comme aux réductions de plus en en plus inquiétantes de nos libertés publiques & personnelles, la “Bibliothèque turbulente” a décidé de s’ouvrir également à des textes de témoignage signés par celles & ceux qui sont en lutte sur le terrain des résistances locales. Écoute poétique des pratiques concrètes & intempestives dans un pays sous l’emprise d’une propagande sans précédent. Ainsi sommes-nous heureux d’accueillir le texte d’Isabelle Cardon qui fait part de son expérience de conteuse dans des bibliothèques scandaleusement interdites aux non-vacciné(e)s.

Y. C. & A. M.

 

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Je suis conteuse et à ce titre, depuis 25 ans je conte dans les bibliothèques. Aussi, je sais à quel point ces lieux sont précieux.

Je prends la parole pour soutenir votre engagement.

 

 

Non, je ne suis pas en guerre.

Non, je n’ai pas un ennemi à abattre,

Non, je n’ai pas peur,

Non, je ne suis pas en colère.

Oui, je veux prendre soin de moi. Heureusement. Oui, je veux prendre soin des autres. Bien sûr.

Oui, je veux prendre le temps de dire, participer aux organisations qui créent l’espace pour dire. Il faut prendre le temps de la démocratie.

Non, celui qui ne pense pas comme moi n’est pas un complotiste.

Oui, la corruption existe.

Que fait la politique, c’est-à-dire la finance, dans la peau d’un médecin imaginaire qui a supplanté
        tous les autres, les obligeant parfois à fermer leur cabinet ?

Que fait la politique dans la peau d’un médecin autoritaire qui n’écoute pas son patient. Qui ne regarde pas son corps, qui n’observe pas les signes cliniques.

Soigner c’est prendre soin.

Que fait ce médecin autoritaire quand il punit les enfants qui ne se sont pas fait injecter un produit qui protège sans les protéger tout en les protégeant, des personnes « à risque », qui, vaccinées, sont pourtant protégées sans être protégées tout en étant protégées et qui pourraient donc tomber malade à cause des enfants ? Il répond au besoin de s’assurer de l’existence d’un coupable quitte à
        
l’inventer.

Quel est le sens de ces interdits qu’impose le passe sanitaire ? Le sanitaire ? Non !

Car il ne peut être sanitaire quand les enfants peuvent acheter un livre dans une librairie, et c’est tant mieux, alors qu’ils ne peuvent en emprunter à la bibliothèque, quand on peut se rassembler
       
dans un supermarché ou un meeting politique sans pass tandis qu’on ne peut se rassembler dans un cinéma, un théâtre, un musée, une bibliothèque si on ne dispose pas du pass.

Ces lieux qui nourrissent aussi nos âmes. Ces lieux qui n’ont pas de prix, ces lieux hors de prix ! Ces lieux sacrés.

Prendre l’avion serait-il devenu l’unique symbole de la liberté ?! Je prends l’avion donc je suis – libre ?!

Les enfants qui n’ont pas de QR code, puisque c’est aujourd’hui notre sujet, sont donc punis.

Punis de l’accès gratuit au savoir, à des imaginaires autres que les leurs, à la convivialité de ces lieux qui font société…

La vie a le sens que nous lui donnons.

Et nous luttons, aujourd’hui pour lui donner du sens.

 

Isabelle Cardon, conteuse.

 

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