Diplôme de l’enfant courageux

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Diplôme de l’enfant courageux.

On n’a pas vu ça depuis Pétain. Ce gamin les mains croisées à hauteur du sexe. Le pingouin cravaté tient le diplôme. Presque posé contre le cœur du Gavroche de propagande. Ça se passe sous une tente minable. Décor monté à la hâte. Il y a, sur une table en vrac, du coton, un flacon d’alcool à 90, une sorte de grosse glacière jaune. Ça pue le menti. Et les coups de menton. L’enfant est comme figé. Sous son maillot de l’équipe de France de foot. On ne voit que ses yeux absents. Sous son masque délavé. Le pingouin est un chauve à cheveux blancs. L’âme encore plus grise que son costume trop neuf pour être honnête. On n’ose imaginer ce que le gosse pensera plus tard de cette marionnette tombée de l’élite. Une fois toute cette farce tragique démontée. La cravate chauve est sous-préfet de la Marne. Un taxi pour la honte. Mais ces gens-là n’ont honte de rien. Dans la République du Pfizer. La Bêtise fait des photos. Du côté de Vitry-le-François. On peut dire qu’on s’amuse dans les petits patelins. Vieille chanson de Marie-Paule Belle. C’est un peu la fin d’un certain esprit français. Cette scène. Rendez-nous Sacha Molière. Et Jean-Baptiste Guitry. Le Makroniste de service remet donc à notre garçon, égaré dans cette mauvaise comédie de boulevard, un diplôme. Le « diplôme de l’enfant courageux ». C’est déjà la fin de l’après-midi. Dans ce praticable à pleurer. L’an de disgrâce 2022 n’est commencé que depuis treize jours. Encore trois-cent-cinquante blagues de la même barrique. Des parents déboussolés ont, sans doute, traîné ce mioche sous le chapiteau des injectés de la déraison pure. Vaccination des 5-11 ans. C’est le clou du spectacle. Après deux ans de guéguerre sanitaire. On imagine que les géniteurs encadreront ce diplôme au-dessus de l’écran moins plat que leur cerveau. Souvenirs de la lutte héroïque contre le rhume. Makron tient son Verdun. Des muselières sur tous les museaux de Panurge. Il y a une part de bouffonnerie. Dans tout fascisme. Les clowns du Kovid Cirkus sont d’une lugubre tristesse. Shadoks grotesquement obstinés à pomper l’air libre. Nous reparlerons de ces kastrateurs à la triste figure. Kastex, Véran, Blanker ; tout le Gang de la Seringue. On ne respire plus en France. Étrange pays, temps déraisonnable. Nous ferons un sort particulier à leur Parrain. L’Emmerdeur en Chef. Je ne me suis jamais senti aussi loin que ce soir. La haine a lâché ses chiens. Flikage & délation à chaque coin de comptoir. Ce lundi 17 janvier à Toulouse. Je veux dater ma colère. Mon dégoût. Baudelaire disait aussi tristesse. Dans cette note de Mon cœur mis à nu à remettre dans Fusées. J’ai la nausée. En regardant cette photo. Comment a-t-on pu la piéger dans une telle mascarade. La France de Diderot, Hugo & Sartre. Il y a vraiment longtemps qu’il n’a pas fait aussi sombre. Dans feu le pays des Lumières. Cette obscurité nous revient de loin. Depuis la trahison des promesses socialistes par François Mitterrand au tournant des années 80, lors de son premier septennat (pour ne rien dire ici du crépusculaire second). Après la parenthèse Chichi, Sarkhollande ont achevé le sale boulot. Et nous voilà ce soir. C’est vraiment la lune dans le caniveau. L’éducation sentimentale de ma génération. Jean-Jacques Beineix vient de mourir. Dans l’indifférence générale. Je me demande jusqu’à quel sous-sol nous fera descendre cette dégringolade. Sur le toboggan du Pire.

Yves Charnet, écrivain.

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