Un aménagement de la terreur

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Je pensais aux fauves, qui dans leur cage, vont d’un côté à l’autre.

Waiblinger à propos d’Hölderlin

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Le rejet de l’autre commence par la bouche… A peine installé, près de la mer où j’ai choisi de vivre, voilà qu’on m’impose une muselière. Le nez, la bouche, le baiser ; je continuerai de vivre et de penser ma dépense, dans l’air et sur des lèvres.

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Que pouvons-nous opposer, à l’ignominie de cette remarque de l’actuel Président de la République, Emmanuel Macron : Une gare c'est un lieu où l'on croise des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien ? Simplement ceci, d’un autre Emmanuel (Levinas), bien plus inspiré : L’humilité et la pauvreté sont une façon de se tenir dans l’être.

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Sur les médias, impossible d’échapper aux discours hygiénistes, au culte ennuyeux et douteux de la santé, quelqu’en soit le prix… En 1930, Huxley prévoyait : Les progrès de la médecine seront tels que tout le monde se sentira malade.

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Les gens aspirent à une vie tranquille mais comment, avec l’actuel aménagement de la terreur, se situer de l’autre côté de l’horizon mortifère, quand toutes les privations sensorielles sont imposées et quand Le paradigme biopolitique de l'Occident est aujourd'hui le camp, non la cité(Giorgio Agamben) ?

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En 1988, dans ses Commentaires sur la société du spectacle, Guy Debord questionnait le statut de la vérité.1988/2021... la dissolution de la vérité est accomplie.Autrement dit, on peut dorénavant mentir sur tout, et sur l'essence même des choses.L'imbécillité croit que tout est clair, quand la télévision a montré une belle image et l'a commenté d'un hardi mensonge.

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La folie rôde… Le pouvoir et le discours de la domination ne se contentent plus de manger notre temps libre, ils grignotent et réduisent dorénavant notre espace (par le couvre-feux et le masque, par le pass-sanitaire cette clôture du souffle de vie). Les postmodernes (les hommes cellulaires) que nous sommes sont jetés dans le cours mortifère et régressif d'un monde qui étrangement ressemble à celui d'Ubik (Ph. K Dick) : les semi-vivants meurent de dévoration par la régression, et lorsque le démiurge mange leurs âmes, ils périssent de désespoir.

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Le néo fascisme sera l'ultime expression du libéralisme social libertaire (...) sa spécificité tient dans cette formule : tout est permis mais rien n'est possible.

Michel Clouscard

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Walter Benjamin, réfugié à Ibiza dans les années 30 :

Je cueille des fleurs au bord du minimum existentiel.

Oui, mais pour Macron et sa police, c’est encore trop de cueillir des fleurs.

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En définitive, le complot est bien là, dans la bulle unanime du bouclage, dans la surveillance nette, frontale, brutale et sans bavure.

Jusqu'à présent, le contrôle total était insidieux, il se montre dorénavant en plein jour afin que la mort vive une vie humaine (Hegel), avec le rouleau compresseur des censeurs.

Macron et ses bouffons larbins ont été élus pour supprimer toutes perspectives, toutes lignes de fuite, pour accélérer les décompositions, les déconstructions, les superstitions, les désolations, les occultations, les convulsions, les représentations, les passions nécrophiles afin que nous soyons tous apeurés, épuisés, affolés, épiés, enfermés, châtiés, jetés et souillés bouche bée dans l'immonde d'une terreur aux réglages sanitaires avec ses codes et ses matricules.

De quoi Macron est-il le nom sinon d'un néofascisme jouissant du nihilisme ?

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Télégramme du Général de Gaulle à Pierre Jean Jouve, le 12 mai 1945 :

Merci d'avoir été un interprète de l'âme française pendant ces dernières années.

Imagine-t-on Macron où n'importe quel autre bouffon de la mondialisation envoyer un télégramme de remerciement à un poète français ?

Ou alors, adressé à n'importe quel agent efficace du spectacle ce serait : merci d'avoir été un interprète de la collabo pendant ces dernières années.

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Gouvernance d’exception, Suppression de l'espace privé, surveillance partout et toujours, transformation de la parole parlante par la parole parlée en mode "novlangue", clôture généralisée, spectacle de la mise à mort en direct... la force de cette dictature est de s'être imposée d'une façon civile et pacifique voulant faire de nous des esclaves consentants, mais rien n’est joué car les peuples ne cèdent pas à l’impuissance de la volonté et à la volonté de néant.

Pascal Boulanger, poète et écrivain.

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